Il était une fois AITO et la Fée Madgic

Une rencontre inattendue

Un beau matin ensoleillé, dans une île des Tuamotus, je décide de faire un tour au quai pour voir si le paquebot « Aranui » était bien arrivé. C’était un Dimanche matin du mois de février 2024 où j’étais contente de prendre du temps pour moi et d’aller visiter les stands d’artisanat.

En revenant au village, je passe par les petits chemins tranquillement quand d’un coup j’aperçois un petit bichon sur le bord du chemin dans un état déplorable, j’ai eu un pincement au cœur. Il n’avait quasiment plus de pelage.

Je l’ai croisé en voiture et je ne me suis pas arrêtée. J’ai continué à avancer et je me suis dit : « non je fais marche arrière, et je vais au moins l’examiner de près.

Une décision qui change une vie

Je me suis arrêtée et je suis allée vers lui. J’ai eu mal au cœur de le voir dans cet état, tout amaigri, avec une touffe de poils qui lui restait sur le dos, sous le soleil ardent des Tuamotus.

Je me suis renseignée autour pour voir s’il appartenait à une famille. La seule personne qui m’a répondu, c’était un jeune homme qui ne vivait pas loin dans une maison OPH, il m’avait répondu qu’il ne savait pas à qui appartenait ce bichon…peut-être aux voisins qui étaient absents ?

C’est ainsi que j’ai décidé de l’emmener, j’ai demandé au jeune homme s’il n’avait pas un carton pour que je puisse le mettre dedans.
Ce petit chien avait la peau toute craquelée, le regard triste. Je l’ai emmené avec moi. Il se laissait complètement faire. 

maltraitance animale chien

Premiers soins et espoir

Ce matin-là, j’ai passé 4 heures à le prendre en charge, à essayer d’enlever sa touffe de poils sous laquelle grouillaient des tiques et des puces avec plusieurs scalpels.

Je lui ai fait prendre un bain ou il a eu peu gémit car sa peau était tellement irritée et sensible… J’ai soigné ses yeux avec une pommade à base d’antibiotiques, soigné ses plaies au niveau des ses hanches. Il était tellement maigre qu’il s’était fait des escarres ou des lésions de grattage qui se sont surinfectées…

Ensuite, je l’ai ramené chez moi dans un carton propre. Je lui ai donné à boire et à manger en petite quantité au départ. Il était totalement déshydraté et affamé. Il était aussi sans aucun doute fiévreux, car son corps était tout chaud.

Je l’ai surveillé pendant 2 jours toutes les 3 heures, même la nuit pour lui donner à boire et donné à manger 4 fois par jour. Il dévorait tout ce que je lui donnais. J’ai aussi donné un petit vermifuge. Il dormait dans son carton sans bouger tellement il était affaibli. Tous les jours je soignais ses yeux et ses 2 ulcères.

Malheureusement, ses plaies ne s’amélioraient pas trop malgré les antibiotiques que je lui avais donnés car il n’arrêtait pas d’arracher ses pansements… Je n’avais pas de collerette étant logé au fin fond des tuamotus où il n’y a rien… pas de vétérinaire bien sûr.

Au bout de 10 jours de soin ou Aito, commençait à reprendre des forces, il sortait faire ses besoins et se mettait au soleil quelques secondes pour se régénérer. Cela faisait du bien de le voir revivre petit à petit, reprendre un peu de poids.

Un combat contre la maladie

A ce moment-là, vu que ses plaies n’évoluaient pas dans le bon sens et surtout une autre qui commençait à s’ouvrir, j’ai décidé de demander un avis vétérinaire qui m’a conseillé de l’envoyer pour suturer ses plaies.

C’est ainsi que j’ai commencé à faire les démarches pour lui prendre un billet pour Tahiti et faire venir un sac pour l’emmener. Et ça tombait bien car j’avais une amie qui allait partir et était d’accord pour l’emmener avec elle.

Entre-temps, bien sûr, j’ai appris que Aito avait une famille… et ils ont voulu le récupérer. J’ai refusé et bien expliqué que dans l’état ou il était ce n’était pas possible et qu’il fallait l’envoyer voir un vétérinaire.

Avant cela, j’avais commandé des croquettes enrichies mais ce n’était plus la peine. J’ai demandé à la famille d’apporter une petite contribution financière pour l’achat de son sac de voyage et ses croquettes, ils ont dit oui mais en final ils n’ont absolument rien donné. Ils m’ont même accusé de n’avoir pas été honnête avec eux ! Bref…

J’ai contacté la présidente de l’association DOBHELP Tahiti qui a bien voulu surveiller l’arrivée de Aito à la clinique vétérinaire Maeva et heureusement que Sylvia était là car elle a pu surveiller la prise en charge de notre petit Aito de près.

Il a donc, été traité, suturé. Il a eu un bilan sanguin, une radio et une échographie. Son sang était infesté de filaires ! A ce stade cela avait affecté son cœur, il y avait déjà des filaires adultes qui avaient commencé à se nicher dans les artères…entrainant ce que le vétérinaire m’a dit un gros cœur avec un impact sur ses poumons.

Il a donc, eu son premier traitement anti-filaire sous perfusion et surveillance pendant 48h dès qu’il allait mieux car il risquait de faire un arrêt cardiaque. Ses plaies étaient bien suturées.

 

soigner un chien

En attendant, Sylvia a mis une annonce pour chercher une famille d’accueil pour le garder et continuer ses soins à domicile.

Aito a eu une chance incroyable car une gentille dame Michèle a bien voulu le récupérer et s’est occupée de lui merveilleusement. Cette dame avait déjà 2 bichons. Sylvia s’est donc chargée d’aller visiter la dame et placer Aito.

Au bout d’une semaine, malheureusement, Aito a tout déchiqueté ses fils de sutures… car on avait oublié de remettre sa collerette et il a fallu le renvoyer chez le vétérinaire pour le suturer à nouveau !

Donc, j’ai surveillé le suivi de ses traitements anti-filaire (4 traitements au total espacées de 2 semaines), le traitement de son œil gauche ulcéré, de la guérison de ses escarres.

Une seconde chance

Dix mois ont passé, Aito est devenu petit à petit un magnifique bichon avec tous ses poils.

Sa « mamie » d’Amour était vraiment aux petits soins avec lui, une dame d’un âge très avancé que je ne remercierai jamais assez pour tout ce qu’elle a fait pour lui jusqu’à se lever chaque nuit pour voir si Aito allait bien.

Elle le promenait chaque jour plusieurs fois par jour il était devenu la mascotte du quartier.

Ensuite, il a fallu prendre une décision de le castrer car les 2 femelles bichons avec qui il vivait avaient leurs chaleurs… et ensuite l’identifier au cas où il s’échapperait des mains de sa mamie.

Une adoption tant attendue

Ma préoccupation était aussi de lui trouver une vraie famille…. Au bout de 6 mois, j’ai eu une proposition, j’ai pris la décision d’en parler mais la négociation avec sa famille d’accueil était difficile voire impossible…car bien entendu quand on s’occupe d’un animal on s’y attache fortement.

Donc la situation était délicate mais il fallait quand même lui trouver une vraie famille.

Au final, Aito vit aujourd’hui dans sa nouvelle famille et il est très heureux.

J’ai surveillé sa période d’essai chaque jour et tout se déroulait avec perfection. Il était choyé et surtout bien suivi côté vétérinaire.

Parfois, je le récupère pour le garder avec moi en week-end car il reste et restera toujours mon bébé Aito.

Le bilan d’une aventure inoubliable

Sauver un animal en détresse n’est pas chose facile car quand on commence on ne sait pas où ça nous emmène vraiment. J’en ai fait l’expérience.

Financièrement il faut assumer, et parfois on se fait des ennemis aussi car on se retrouve face aux propriétaires de l’animal qui ne reconnaissent absolument pas cette forme de maltraitance…

Des cas de bichons dans cet état j’en ai vu énormément aux tuamotus, c’est catastrophique !

On se retrouve aussi face à la famille d’accueil qui ne veut plus entendre parler de vous car on a décidé de placer l’animal dans une vraie famille… On n’a pas forcément le meilleur rôle.

Mais au final de tout cela, ce qui compte c’est de voir Aito ressuscité, et surtout un Aito qui ne souffre plus, dans un état normal et bien chéri par sa nouvelle famille. Le résultat est là et c’est le plus important.

Tout le reste s’annule… (les tensions, les incompréhensions, les jugements, la haine…)

Il a donc un suivi vétérinaire régulier à cause de la complication cardiaque qu’il a subi… à la dernière visite, son état cardiaque s’est bien amélioré donc pour l’instant il n’a pas besoin d’un traitement à vie.

Il reste juste son œil gauche qui régulièrement s’ulcère et qui demande une surveillance de très près.

sauvetage d'un chien

Un guerrier nommé Aito

Aito reste fragile pour tout ce qu’il a subi avant mais mon Dieu qu’il est fort ce petit Aito car il a réussi à survivre malgré tout jusqu’à ce que sa bonne étoile m’ait envoyée vers lui.

C’est pour cela que je l’ai baptisé « Aito », A pour se rappeler l’île ou il est né et Aito car en tahitien cela signifie grand guerrier.

Je remercie tous les acteurs et actrices qui ont participé à son sauvetage.

💙 Love you forever mon petit Aito

Madgic

1 réflexion sur “Il était une fois AITO et la Fée Madgic”

  1. Sylvia présidente association DOBHELP TAHITI

    Merci MADGIC pour le sauvetage de AITO car je connais évidemment son histoire pour y avoir suivi tous les épisodes et y avoir fait une petite participation moi-même en accueillant AITO à la clinique vétérinaire de l’association pour suivre ses premiers soins et en lui rendant des visites et ensuite en lui trouvant une famille d’accueil provisoire…je connais tout ce que tu as entrepris MADGIC pour le sauver tous les soins qu’il a fallut que tu lui fasses pour le maintenir en vie et les sacrifices sur ton temps mais SURTOUT SURTOUT tout ce que tu as dû engagé comme frais pour lui (le voyage en AVION,LES FACTURES VÉTÉRINAIRE que tu as payées toi-même sur fonds PROPRES, les achats pour lui SAC DE TRANSPORT, NOURRITURE RICHE DE QUALITÉ, les frais de toilettage etc..bref des sommes considérables que ÉGOÏSTEMENT RADINERIE OBLIGE JAMAIS JAMAIS tu n’as été remboursé de 1 franc par ses propres maîtres qui de surcroît t’ont manqué DE RESPECT ..C’EST CARRÉMENT HONTEUX DE LEUR PART..ces gens la auront leur karma qui va les rattraper j’ai aucune crainte là-dessus…SANS COEUR LÂCHES RADIN ET MALTRAITANTS..un cumul qu’ils paieront..
    Merci d’être une fée des animaux MADGIC..dans tes actions DOBHELP TAHITI te soutiendra toujours tu le sais. On t’aime..longue et belle vie à AITO dans sa nouvelle famille que je connais et où il ne pouvait pas être + heureux..
    Sylvia présidente association DOBHELP TAHITI

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